Le congrès de la Société Européenne de Cardiologie s'est tenu à Barcelone du 26 au 29 août 2022.
Le congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) signe traditionnellement la rentrée cardiologique non seulement en Europe mais dans le monde entier. Ce sont plus de 30000 professionnels issus de 174 pays qui se sont réunis cette année sur place à Barcelone ou en ligne sur internet. Ici sont présentées et discutées les dernières innovations de la cardiologie notamment en termes de recherche. Sont également dévoilées les dernières recommandations de bonne pratique, guidant les praticiens pour la prise en charge des patients dans des situations données. Ces recommandations sont élaborées sous l’égide de l’ESC par des comités d’experts, elles font office de référence pour les praticiens.
Cette année les arythmies ventriculaires et la mort subite ont fait l’objet de nouvelles recommandations. La mort subite touche près de 6 millions de personnes chaque année dans le monde parmi lesquelles 10 % survivent. En France cela concerne environ 30 000 nouveaux cas par an. Dans 80 % des cas la mort subite est liée à la maladie coronaire et ses conséquences. Elle peut être également la conséquence de maladies héréditaires, de troubles du rythme cardiaque et cela n’est pas exhaustif. Elle touche également les athlètes dont bon nombre avant 35 ans. On comprend bien la nécessité d’identifier en amont les sujets à risque afin de pouvoir mettre en place une prévention efficace, comme l’implantation d’un défibrillateur. Ces recommandations font donc le point sur les stratégies diagnostiques, sur les mesures préventives. Elles soulignent tout particulièrement le rôle majeur du grand public dont l’implication permet de raccourcir drastiquement les délais d’intervention contribuant ainsi à une ressuscitation efficace et à l’amélioration du pronostic. C’est par une formation largement diffusée et par la mise à disposition de défibrillateurs automatiques dans les espaces publics que des progrès pourront être enregistrés. Ce sont également les investissements dans la recherche qui vont permettre de mieux connaître les causes potentielles de ces décès soudains.
La cardio-oncologie spécialité en pleine expansion, portant sur les conséquences cardiologiques des cancers et de leurs traitements à fait l’objet également de recommandations, les premières publiées au monde, qui vont permettre de mieux appréhender les liens entre ces deux causes majeures de mortalité, respectivement deuxième et première cause de décès dans notre pays.
A côté des recommandations, plus de 3000 travaux originaux ont été présentés, dont 36 études majeures qui ont fait l’objet de publications simultanées dans des journaux médicaux de premier plan. Parmi les sujets abordés l’insuffisance cardiaque, incapacité plus ou moins marquée, du muscle cardiaque à assurer ses fonctions, a été mise particulièrement en avant. Rappelons qu’en France elle touche plus de 2 % de la population adulte, 10 % des personnes de plus 70 ans, soit plus d'un million de personnes. Chaque année, plus de 160 000 personnes sont hospitalisées pour une insuffisance cardiaque, on dénombre plus de 70 000 décès qui lui sont associés. Pendant ce congrès on a pu valider l’intérêt de divers traitements, ainsi celui d’une nouvelle classe de médicaments, initialement destinés au diabète et qui permettent d’améliorer de manière importante le pronostic des patients insuffisants cardiaque.
De manière générale tous les domaines de la cardiologie ont été abordés et si on enregistre années après années des progrès notables, il n’en demeure pas moins que les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité au monde et que la recherche doit nous permettre de combler les vides qui persistent dans nos connaissances.
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