L’insuffisance cardiaque se définit comme l’incapacité du muscle cardiaque à assurer les besoins métaboliques de l’organisme dans des conditions de repos ou à l’exercice. La voie finale de toutes les affections cardiaques et la prévalence de cette pathologie ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies au point d’évoquer une épidémie pour le XXIème siècle.
Les raisons de cette augmentation sont multiples : vieillissement de la population, meilleure prise en charge des pathologies qui autrefois aboutissaient au décès précoce des patients.
On estime actuellement que 500 000 patients sont en insuffisance cardiaque en France et le nombre de cas incidents est d’environ 100 000 par an.
L’insuffisance cardiaque est caractérisée par une lourde mortalité (50% à 5 ans à partir de l’apparition des premiers symptômes), un handicap dans la vie quotidienne en raison de la survenue de symptômes invalidants tels que essoufflement ou fatigabilité anormale, et d’hospitalisations prolongées et récurrentes. Différentes enquêtes européennes confirment que la durée d’hospitalisation moyenne en Europe lors d’une poussée d’insuffisance cardiaque excède dix jours. Le taux de réhospitalisation pour la même pathologie dans les six mois est de l’ordre de 20%.
Ce qui explique des coûts générés par la prise en charge de l’insuffisance cardiaque extrêmement élevés : on les évalue à 2% de l’ensemble des dépenses de santé dans les pays occidentaux. Ils ont été chiffrés à 20 milliards de dollars aux États-Unis pour l’année 2001.
Une autre caractéristique est que les dépenses liées à l’hospitalisation représentent 2/3 du coût total de la pathologie et que ces dépenses ont tendance à augmenter de façon considérable chez les patients les plus sévères et au cours de la dernière année de vie.
Une des priorités de la Loi de santé publique 2004 est de diminuer la mortalité et la fréquence des décompensations aigües des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque.