RISQUES CARDIOVASCULAIRES

L’identification des facteurs favorisant le développement et la progression des maladies cardiovasculaires est ancienne (à partir de 1948 par Framingham). Les facteurs de risque classiques tels que l’hypertension artérielle, le tabagisme, le diabète, l’hypercholestérolémie, le surpoids ou la sédentarité sont associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires.

En dépit de campagnes de sensibilisation répétées, la situation demeure extrêmement préoccupante !

  • En matière de tabagisme, 26,9% des 12-85 ans déclarent fumer quotidiennement et environ 5% occasionnellement. Cela reste une pratique plutôt masculine avec 35,5% d’hommes fumeurs contre 27,9% des femmes. 18% des hommes et 23% des femmes décèdent à cause d’une maladie cardiovasculaire liée au tabac.
  • Les registres MONICA (1994 - 1996), effectués dans les villes test de Lille, Strasbourg et Toulouse montrent que 32% à 40% des hommes et 26% à 34% des femmes ont un taux élevé de cholestérol (c’est-à-dire supérieur à 6,5 mmol/l ou 2,5 g/l).
  • La prévalence du diabète augmente de façon exponentielle. La population diabétique était évaluée à 3% en 2000, elle devrait plus que doubler en 2025. On compte aujourd’hui 1,5 millions de diabétiques en France.
  • L’obésité est un fléau de plus en plus préoccupant. On observe de mauvaises habitudes alimentaires qui atteignent, dès l’enfance, indistinctement les pays dits développés et les pays en voie de développement. La France compte plus de 5,3 millions de personnes adultes obèses et 14,4 millions de personnes en surpoids. 19% des enfants français sont touchés par l’une de ces problématiques.
  • On compte aujourd’hui 7 500 000 hypertendus en France. Cette pathologie provoque notamment des infarctus du myocarde (120 000/an) et des accidents vasculaires cérébraux (130 000/an). On estime que 165 000 décès sont dus à l’hypertension chaque année.

L’enquête épidémiologique Inter-Heart a récemment mis en exergue le rôle des facteurs de risque dits “classiques” dans la survenue d’évènements coronariens, au niveau mondial, et a souligné l’intérêt des campagnes de prévention destinées à sensibiliser les populations à ces facteurs de risque et à leur faire adopter des comportements correctifs.

Nécessité d’une prévention

L’une des caractéristiques des pathologies cardiovasculaires est la possibilité de rester totalement quiescentes pendant des années ou des décennies.
L’exemple de l’athérosclérose en est une illustration pertinente : les premières anomalies vasculaires structurales apparaissent dès l’enfance, puis la taille et le nombre des plaques d’athérosclérose progressent de façon silencieuse. Elles n’exposent à un risque de complication le plus souvent par rupture de plaques et thrombose, que quelques dizaines d’années plus tard. Ainsi, les sujets porteurs d’athérosclérose restent à un stade infra clinique durant des décennies et se considèrent en pleine santé. C’est souvent un accident aigu tel que l’infarctus du myocarde ou mort subite qui vient révéler l’existence d’une pathologie latente.
Les progrès des traitements curatifs trouvent ici leur limite : il a été ainsi montré qu’un nombre important des décès par infarctus du myocarde survient très précocement après l’apparition des premiers symptômes et avant qu’une intervention médicale ait été réalisée.
Ces constatations nécessitent la mise en œuvre de stratégies de prévention des complications cardiovasculaires :

  • Prévention primaire qui s’applique au sujet indemne mais considéré comme « à risque élevé » ; l’objectif consiste à retarder la maladie.
  • Prévention secondaire chez un sujet ayant eu un premier événement cardiovasculaire ; l’objectif est alors de prévenir la récidive.

Recherche fondamentale et recherche clinique : les deux facettes de la prévention

La recherche fondamentale élucide les mécanismes complexes qui conduisent aux maladies cardiovasculaires. Une telle recherche dite  « d’amont » est absolument indispensable au développement de nouvelles thérapeutiques ou de nouvelles stratégies. Elle implique une concertation renforcée entre chercheurs basiques et cliniciens.
La recherche clinique affine l’évaluation du risque cardiovasculaire individuel ou de groupes d’individus et détermine les meilleures cibles pour les stratégies préventives et curatives. Il convient alors de tester les traitements préventifs sur des échantillons représentatifs de population avant d’envisager leur diffusion à large échelle.

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